2011
Langue
Français

L'immigration peut-elle sauver notre système de protection sociale?

Au début des années 2000, le recours à une immigration de remplacement était avancé en réponse au déclin démographique annoncé (et en particulier celui de la population active). À cet objectif quantitatif est venue se greffer, quasiment de concert, l'ambition d'un contrôle également qualitatif des flux d'entrées : l'immigration sélective. L'un des arguments affichés pour soutenir cette inflexion de la politique migratoire était une contribution nette aux finances publiques plus importante de la part des immigrés qualifiés comparativement à celle des immigrés peu qualifiés. Ainsi, l'immigration, en limitant le processus de vieillissement démographique, pourrait contribuer à la réduction du fardeau fiscal associé, et ceci d'autant plus que la politique migratoire est sélective. Cette lettre fournit, à l'aide d'un Modèle d'Équilibre Général Calculable, une évaluation de la contribution de la politique migratoire à la réduction du besoin de financement de la protection sociale, sur l'horizon du processus de vieillissement démographique. L'arrêt de l'immigration à partir de 2010 aboutirait à un creusement de ce besoin de financement de 1,3% à l'horizon 2050. Une politique migratoire plus volontariste (un doublement du flux net annuel moyen) permettrait de réduire le fardeau fiscal du vieillissement mais au prix de transformation démographiques conséquentes. Le gain relatif lié à la sélectivité de la politique migratoire est temporaire et disparait à long terme.