Cahiers economiques du Gabon: protéger les pauvres en dépit du ralentissement de la croissance

La structure de l'économie gabonaise en 2014 révèle une forte prédominance des services qui représentent 57,8% du produit intérieur brut (PIB) réel, suivi par l'industrie pétrolière (20,6%), les autres industries (15,4%) et l'agriculture (6,3%). Suite à la baisse des recettes pétrolières, à la baisse des prix et de la production et à la baisse des recettes non pétrolières, le gouvernement a réduit les dépenses publiques de 26,7% du PIB en 2013 à 23,6% en 2014. Malgré cela, les salaires et traitements l'investissement public supporte la plus grande partie des réductions de dépenses, ce qui fait que la moitié seulement des investissements publics prévus sont réalisés. En réponse à la baisse des prix du pétrole, le gouvernement a ajusté le budget initial 2015 et révisé les hypothèses de revenus. Pour faire face au déficit de financement, le gouvernement a émis avec succès une euro-obligation des États-Unis (US) 500 millions de dollars en juin 2015 avec une maturité de dix ans à un taux de 6,95%. Le Gabon a fait part de son intention d'introduire un système de protection sociale moderne, mais n'a pas encore atteint les objectifs fixés par le gouvernement. Il reste encore cinq défis majeurs à relever: (i) un manque de données; (ii) la coordination du système; (iii) assurer la viabilité budgétaire; (iv) un ciblage efficace des bénéficiaires; et (v) l'apprentissage de la leçon dans la politique. Pour relever ces défis, les auteurs recommandent de se concentrer sur les points suivants: (a) approfondir l'analyse de la pauvreté et de la vulnérabilité; (b) effectuer un audit institutionnel; (c) formuler un plan de déploiement; et (d) simuler des options de déploiement.