La protection sociale au lendemain des Printemps arabes
La protection sociale au lendemain des Printemps arabes
Consacré à l’examen de la protection sociale non contributive dans les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (région MENA, de l’anglais Middle East and North Africa), le présent numéro de Policy in Focus s’ouvre sur la question des pensions. Dans son article, Markus Loewe nous rappelle en effet que tous les pays de la région disposent d’un ou plusieurs régime(s) de pension de vieillesse de type bismarckien instauré(s) pendant la seconde moitié du XXe siècle, dont datent la plupart des indépendances de la région. Cependant, ces régimes ne permettent pas de couvrir l’intégralité de la population, dans la mesure où ils excluent généralement les travailleurs urbains et/ou ruraux du secteur non structuré. Dans certains pays, seuls les travailleurs aisés des secteurs public et privé ont ainsi accès aux pensions, qui y sont partiellement ou entièrement subventionnées par le gouvernement. Non seulement les régimes en place n’exercent donc pas d’effet notable sur la pauvreté, mais ils alimentent même les inégalités en permettant aux travailleurs les plus privilégiés de bénéficier de généreuses prestations en contrepartie de faibles cotisations, mais aussi de prendre une retraite anticipée. Markus Loewe attire ainsi notre attention sur la nonviabilité de ce type de régimes.